https://www.audition-cornuau.fr/wp-content/uploads/2025/11/article-30-ans-audition-cornuau.jpg 500 500 dev-aud-cornuau https://www.audition-cornuau.fr/wp-content/uploads/2025/02/audition-cornuau-logo-30ans.png dev-aud-cornuau2025-11-26 09:28:262025-12-05 12:49:46Audition Cornuau célèbre ses 30 ansBienvenue dans ce nouvel épisode de « Tendez l’oreille » consacré à la prise en charge pluridisciplinaire des personnes souffrant d’acouphènes.
Aujourd’hui, nous allons parler des acouphènes, ces bruits qu’on entend à l’intérieur de l’oreille et qui n’ont pas de sources extérieures.
La communauté scientifique s’accorde à dire qu’un acouphène est un traumatisme ou un microtraumatisme au niveau de l’oreille. C’est pourquoi, l’audition a un rôle important. Autant, on arrive à rééduquer les patients avec un appareil auditif, autant il ne peut pas être à lui seul suffisant. C’est pourquoi, on travaille ensemble dans une équipe pluridisciplinaire pour prendre en charge nos patients.
Aujourd’hui, pour nous en parler, j’ai invité Claire avec qui j’ai la chance de travailler.
- Isabelle
Bonjour Claire, je te laisse te présenter.
- Claire
Bonjour Isabelle. Oui, on a le plaisir de travailler ensemble, dans cette équipe pluridisciplinaire. Je suis hypnothérapeute et sophrologue à Orléans. L’avantage de cette équipe, c’est justement de pouvoir aider les personnes sous plusieurs axes : sur le plan émotionnel comme sur le plan médical avec l’audition.
- Isabelle
Tu vas pouvoir peut-être nous expliquer ce qu’apportent ces approches et qu’est-ce qu’elles peuvent apporter à nos patients ?
- Claire
On se rend compte effectivement que les personnes qui ont des acouphènes sont très focalisées sur ce bruit, sur ce son. À tel point que parfois, ils en oublient de vivre, et d’aller se tourner vers tout ce qu’il y a autour d’eux qui pourrait être un apport bénéfique.
Le travail de l’hypnose comme de la sophrologie qui sont très cousines dans la manière de pouvoir accompagner les gens, c’est justement de les aider à défocaliser de ce son, de pouvoir à nouveau se connecter aux choses qui sont très positives, de pouvoir aussi, si jamais il y a un ancrage qui s’est fait, un cercle vicieux qui s’est fait autour de l’acouphène, leur permettre de devenir autonome pour gérer le stress, gérer les émotions qui vont justement exacerber cette notion d’acouphène.
- Isabelle
Tu peux essayer de nous expliquer aussi un petit peu comment se fait une prise en charge, quel est le temps que tu passes avec eux, en quoi cela consiste ?
- Claire
Cela va dépendre effectivement de la manière dont les gens perçoivent leur acouphène. Pour les personnes qui effectivement sont très atteintes émotionnellement, voire même qui sont dans une lassitude, peut-être même dans une déprime, de toute façon, nous on ne fait rien sans avis médical préalable.
Lors de la prise en charge, on va beaucoup discuter avec la personne avant, pour savoir quelle est sa représentation de son monde intérieur, savoir à quel niveau, justement, l’acouphène l’impacte, mais aussi, notamment en hypnose, chercher quel serait le son le plus approchant qu’elle connaît déjà, qui serait perturbant pour elle. Lors du premier entretien, nous allons passer du temps avec les personnes pour pouvoir bien connaître leurs valeurs, leurs croyances, celles qui seraient aidantes, mais aussi celles qui seraient bloquantes surtout, de manière à pouvoir, avec l’hypnose, agir sur des leviers psychologiques qui leur permettraient de pouvoir accéder à une détente plus naturelle, et surtout une auto détente. C’est-à-dire leur donner des outils pour qu’ils puissent, eux-mêmes, être plus facilement dans cet accès de détente qui va forcément leur permettre de focaliser sur l’extérieur, et donc, de ce fait, moins focaliser sur leur acouphène.
- Isabelle
C’est clair. Je crois que le but qu’on a tous, c’est essayer de leur faire défocaliser de cet acouphène qui est trop envahissant pour eux.
- Claire
C’est cela, prendre du recul, lâcher prise. On s’aperçoit aussi, parfois, dans la vie de certaines personnes, qu’il y a eu des traumatismes et qui ont, de ce fait, exacerbé aussi l’acouphène. Il nous arrive aussi d’aller travailler sur ces traumatismes pour les aider justement à digérer un petit peu cette information traumatique.
Par rapport au nombre de séances, l’hypnose et la sophrologie sont des thérapies brèves.
En hypnose, il peut y avoir 5-6 séances. Après, effectivement, moi, dans mon travail, je vais faire attention à transmettre, encore une fois, les clés de l’autohypnose. Donc, tout dépend de l’apprentissage de la personne.
En sophrologie, c’est pareil. C’est une thérapie brève. Il peut y avoir entre 8 et 12 séances pour faire tout un parcours pour l’aider à intégrer la méthode, qui est à la fois corporelle et psychologique, mais en sophrologie, les personnes doivent refaire les exercices de respiration entre chaque séance, donc ça permet de transmettre des acquis qu’elles vont pouvoir réutiliser après tout au long de sa vie.
- Isabelle
Très bien. Est-ce que tu peux nous expliquer, à ton avis, comment on choisit un professionnel de santé ?
- Claire
C’est une grande question, parce que déjà nous, nous ne sommes pas professionnels de santé. Dans notre manière de faire, ce n’est pas un diplôme reconnu d’État, donc il faut véritablement bien vérifier que la personne a été formée dans plusieurs écoles, qu’elle est reconnue par un cercle, par un réseau et puis, aussi, c’est souvent le bouche à oreille qui fonctionne.
Il faut aller vers quelqu’un vers qui on se sent bien. On n’a aucun engagement. Dès la première séance, on peut estimer si la personne nous conviendra ou pas pour faire un suivi, en tous cas, il faut qu’il y ait un bon rapport de confiance. Si ce n‘est pas le cas, et bien évidemment, il ne faut pas hésiter à changer.
- Isabelle
Est-ce que tu peux aussi nous expliquer la différence, -parce que je crois qu’il y a beaucoup de patients qui ne la connaissent pas forcément-, entre l’hypnose et la sophrologie ?
- Claire
Tout à fait. Alors, malgré tout, elles sont cousines donc il y a des similitudes et il y a des différences.
En sophrologie, on va s’occuper du corporel et du mental. La personne va en fait être amenée à apprendre des exercices de respiration pour le corporel, pour l’aider à se détendre, à lâcher prise, et le sophrologue va la guider par la suite avec des exercices de visualisation mentale.
L’hypnose, on est vraiment dans une technique verbale qui va amener la personne à lâcher prise mais dans une notion de visualisation mentale uniquement. On ne fait pas agir le corporel. C’est aider la personne à trouver une ressource, aider à stimuler son imagination pour lui permettre, par des métaphores par exemple, d’aller dédramatiser une situation, prendre du recul sur certaines choses, lui permettre aussi d’aller solliciter sa mémoire sensorielle. On a tous un lieu qu’on a bien aimé, on a tous une boisson qu’on aime boire, quelque chose qui nous met véritablement dans un apaisement, qui nous permet de changer complètement sa capacité à se sentir bien n’importe où. Donc c’est aider la personne à trouver ses propres ressources, comprendre comment elle fonctionne pour lui permettre de trouver ses propres clés.
- Isabelle
L’approche de Claire peut être complémentaire de l’approche que nous on fait dans nos cabinets sur la réhabilitation de l’oreille, et on voit qu’elle est très importante pour certains patients, parce que, comme on le disait tout à l’heure, il y a certains patients qui le vivent plus ou moins bien.
Pour nous, il nous est apparu important de faire partie de cette équipe pluridisciplinaire, de pouvoir proposer à nos patients différents professionnels qui peuvent les accompagner.
Alors merci beaucoup Claire pour ta présentation et ta collaboration à cette émission.
L’oreille est quelque chose d’important, votre audition est unique, il faut la protéger et surtout, la confier à des spécialistes.
Merci Claire.
- Claire
Merci Isabelle.
- Isabelle
À bientôt sur un nouvel épisode de « Tendez l’oreille ».
Merci d’avoir suivi cette interview et à bientôt pour un prochain épisode de « Tendez l’oreille » !
En savoir plus sur la sophrologie et les acouphènes
La sophrologie : qu’est-ce que c’est exactement ?
Créée dans les années 60 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo, la sophrologie est une méthode psychocorporelle qui vise à harmoniser le corps et l’esprit. Elle s’appuie sur trois grands piliers :
- la respiration contrôlée, pour apaiser le système nerveux et réduire les tensions internes ;
- la relaxation dynamique, composée de mouvements doux permettant de relâcher le corps, d’améliorer la conscience corporelle et d’évacuer les tensions ;
- les visualisations positives, qui mobilisent l’imaginaire afin de renforcer les ressources personnelles, apaiser les émotions et modifier progressivement certaines perceptions.
La sophrologie utilise ces techniques de manière progressive pour aider à :
- diminuer le stress et ses manifestations physiques,
- améliorer la gestion des émotions,
- renforcer la concentration et la présence à soi,
- retrouver un meilleur équilibre global,
- agir sur la perception sensorielle, ce qui est particulièrement utile dans le contexte des acouphènes.
Elle propose un cadre sécurisant, accessible à tous, et permet d’apprendre à créer soi-même un état de calme et de détente profonde, réutilisable en autonomie au quotidien.
La sophrologie fait-elle disparaître les acouphènes ?
La sophrologie ne fait pas disparaître les acouphènes au sens médical du terme, car elle n’agit pas directement sur leur cause physiologique. En revanche, elle permet de diminuer significativement la gêne, d’apaiser le stress associé et de modifier la perception du bruit. De nombreuses personnes constatent une baisse de l’intensité ressentie, une meilleure tolérance et une amélioration globale de leur qualité de vie.
Est-ce que tout le monde peut en faire ?
Oui, la sophrologie est une méthode douce, progressive et adaptable, accessible à tout âge et à tous les profils. Les exercices peuvent être ajustés selon vos capacités physiques, votre état émotionnel ou vos objectifs personnels. Elle convient aussi bien aux débutants qu’aux personnes déjà habituées aux pratiques de relaxation.
Peut-on pratiquer seul la sophrologie ?
Tout à fait. Après avoir appris les techniques auprès d’un sophrologue, vous pouvez les reproduire en autonomie chez vous, au travail ou en déplacement. La sophrologie a justement pour objectif de vous donner des outils personnels pour gérer le stress, les émotions et les tensions de manière indépendante et durable.
L’hypnose peut-elle aider à réduire les acouphènes ?
L’hypnose ne fait pas disparaître les acouphènes, mais elle peut aider à diminuer la perception du bruit et l’impact émotionnel qu’il provoque. En travaillant sur le relâchement mental, l’attention et la réinterprétation sensorielle, l’hypnose permet souvent de réduire l’anxiété, d’améliorer le sommeil et de rendre les acouphènes moins envahissants au quotidien. Comme en sophrologie, l’objectif est de transformer votre rapport au son plutôt que de supprimer sa cause.
Quelques rappels…
Qu’est-ce que les acouphènes ?
Les acouphènes sont des sons perçus dans une ou deux oreilles — ou dans la tête — sans source sonore extérieure réelle. Ils peuvent se présenter sous forme de sifflements, bourdonnements, cliquetis, pulsations ou grondements.
Ils ne sont pas une maladie en soi, mais un symptôme pouvant avoir de multiples origines : stress, fatigue auditive, perte d’audition, tension cervicale ou mandibulaire, traumatismes sonores, problèmes vasculaires, etc.
Ce qui gêne le plus n’est souvent pas le son lui-même, mais l’anxiété, la fatigue ou l’hypervigilance qu’il peut provoquer.
Qu’est-ce que l’hyperacousie ?
L’hyperacousie est une hypersensibilité au son : des bruits normalement tolérés — voix, musique, vaisselle, circulation — deviennent difficiles à supporter, parfois douloureux.
Elle résulte d’un dérèglement de la façon dont le cerveau traite les sons, entraînant une amplification excessive ou une mauvaise régulation des volumes.
L’hyperacousie peut être associée à des acouphènes, à un traumatisme auditif, au stress, ou à des tensions musculaires.





